Beaucoup de travailleurs français meurent-ils avant 62 ans ?

La question est évidemment cruciale au vu de ce qui se passe en France autour de la retraite à 64 ans, avec ses manifestations massives et le véritable rejet, voire la haine vis-à-vis du président Macron.
A 62 ans, 25 % des hommes les plus pauvres seraient déjà morts contre 6 % des plus riches. «Il y a 25 % des hommes qui sont les travailleurs les plus modestes [et] qui sont morts au moment d'arriver à la retraite », disent d’aucuns, dont Laurent Berger, président de la CFDT (Confédération Française Démocratique du Travail, syndicat généralement considéré comme modéré, surtout en comparaison de la CGT (Confédération générale du travail). Arte , qui analyse ces données qualifie l‘info d’intox, même s’il est incontestable qu’en moyenne les ouvriers ont une espérance de vie plus réduite que les cadres : « Selon les dernières données disponibles de l'Insee [Institut national de la statistique et des études économiques], à l'âge légal de départ à la retraite (62 ans), un quart des hommes les plus pauvres sont déjà morts (75 % ont survécu), alors que le taux de survie des plus riches est de 95 %. » Des économistes sérieux, cités par Libération, contestent cependant ces chiffres, la réalité étant, selon eux à nuancer davantage.
Et qu'en est-il en Belgique? Pour l'Observatoire des inégalités, les inégalités de santé sont très importantes en Belgique. « L’un des indicateurs les plus tragiques de ces inégalités est la différence d’espérance de vie entre les milieux sociaux : en Belgique, une personne socialement favorisée vit 10,6 ans de plus qu’une personne défavorisée pour les hommes, et 7,8 ans pour les femmes. » Cette instance ajoute cependant que « la santé est régulièrement pensée comme une affaire individuelle : celle-ci serait surtout fonction de la manière dont chacun de nous prend soin de son corps, notamment en ayant une alimentation équilibrée, une activité physique régulière et en évitant certains comportements, comme le fait de fumer ou de consommer trop régulièrement de l’alcool. » Et d'ajouter que «les politiques de santé publique peuvent d’ailleurs conforter cette vision, par l’accent qu’elles mettent sur le rôle déterminant des comportements individuels». Cette conception pose néanmoins problème pour comprendre les inégalités sociales de santé : « il n’est pas possible d’expliquer des différences systématiques et si élevées entre les personnes en faisant référence uniquement à des comportements individuels. Si la santé et l’espérance de vie des classes sociales sont à ce point inégales, c’est parce que des déterminants sociaux pèsent inégalement sur elles. Les déterminants sociaux de la santé sont les conditions de vie dans lesquelles vivent les individus et les dispositifs collectifs mis en place pour donner accès à chacun aux ressources pour bien vivre.»





 

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